C’est officiel : les 6 3OOm2 de locaux (4 400m2 occupés et 1 900m2 libres) situés 29/33 rue Toussaint et 10 rue Ste Victorine dans le 3ème arrondissement de Marseille sont en instance de vente au promoteur immobilier Kaufman&Broad.
Le Comptoir réunit 13 structures, à la fois des associations culturelles et des entreprises commerciales, qui louent les différents espaces de cette friche industrielle à la SCI familiale Planchon Bourguet (actuel propriétaire).
Seulement occupé par une poignée d’entreprises dans les années 80, le Comptoir fait l’objet depuis le milieu des années 90 d’une politique d’installation de structures associatives, en accord avec le propriétaire et les pouvoirs publics, afin de relancer l’activité sur le site et plus largement dans le quartier St Mauront, classé en Zone Urbaine Sensible.
Ces structures sont une véritable force économique.
Elles emploient près de 200 salariés, plus de 40 permanents et plus de 150 intermittents ou vacataires, pour un chiffre d’affaires cumulé de plus de 4 300 000 euros. Elles font vivre le quartier et ses commerces, elles ont établi de vraies collaborations avec les habitants.
Une entreprise de près de 200 salariés peut-elle être liquidée pour construire des logements, dans un quartier où la concentration des populations pose déjà des problèmes d’accueil dans les écoles, de stationnement et de circulation et entraîne la disparition des commerces ?
Depuis 1996, les structures qui travaillent au Comptoir ont valorisé le lieu en effectuant des travaux d’aménagement, financés par des ressources propres, les collectivités locales et l’Etat, parfois en échange d’un dégrèvement de loyer consenti par le propriétaire. L’argent public doit-il être gaspillé ? Doit-il servir la plus-value immobilière privée ?
Les associations du Comptoir ont créé un lieu pluridisciplinaire de rencontres et de création, où l’on trouve un studio de danse, un studio multimédia, des locaux de répétition pour le théâtre et pour la musique, un studio d’enregistrement, un atelier de façonnage, des lieux d’échanges, de formation et de services, un atelier de construction, d’arts visuels, d’architecture et de design, un studio de montage vidéo…
Elles y produisent des créations de dimension nationale ou internationale, y organisent des expositions, des concerts, des spectacles et collaborent aux événements festifs du quartier. En 2006, environ 250 000 visiteurs/spectateurs ont assisté aux productions des associations du Comptoir, sur place, à Marseille ou ailleurs.
Les différents équipements du Comptoir accueillent également d’autres artistes pour des répétitions, des résidences, des présentations de spectacles ou de travaux en cours, pour du montage, du mixage, des enregistrements, pour la construction de décors….
La Ville de Marseille, qui prétend devenir Capitale Européenne de la Culture, va-t-elle accepter qu’on chasse ses artistes ?
Rapidement ancrées dans le quartier, les structures du Comptoir proposent de très nombreuses activités artistiques en direction des habitants, sous forme d’ateliers, de stages, d’actions de pratiques artistiques ou de participation à des projets associant artistes et amateurs : danse, chant, théâtre, chorales, création sonore, percussions… pour enfants, adolescents et adultes sont ainsi au programme.
En 2006, les associations comptent environ 450 adhérents, originaires de St Mauront, de la Belle de Mai, d’autres quartiers de Marseille et des environs.
Que feront demain les habitants de ces logements construits sans concertation, comme ceux prévus dans le parc de la Maternité de la Belle de Mai, seul espace vert du quartier ?
Le Comptoir, première fabrique d’allumettes de Marseille, exemple d’architecture industrielle de la fin du XIXème siècle, patrimoine vivant, doit-il disparaître ? La Ville de Marseille, qui prétend devenir Capitale Européenne de la Culture, va-t-elle détruire son passé architectural ?
Le travail des structures du Comptoir est inscrit dans la durée.
L’avenir se dessine autour de l’implantation sur le site d’autres structures de création, d’artistes et d’artisans, de la conception d’un centre socio-artistique dont l’ensemble des résidents du Comptoir serait partenaire-ressource, de l’implantation d’une « maison d’hôte » et d’un restaurant de quartier…
Aujourd’hui, la vente du site à un promoteur immobilier compromet gravement cet avenir.
SOUTENEZ L’UNION DES RESIDENTS DU COMPTOIR
L’Union des Résidents du Comptoir
Le CIQ Belle de Mai
Le CIQ St Mauront
La Confédération Syndicale des Familles
Le collectif Objectif Logement
Le collectif Les Femmes du Quartier d’Ici
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